Les adieux d’Alain Juppé à Bordeaux, retour sur ses réalisations

Jeudi à 18h, les bordelais auront l’opportunité de faire leurs adieux à Alain Juppé dans la cour de l’hôtel de ville. Une page de l’Histoire bordelaise se tourne, celle d’un maire élu pour la première fois en 1995. Retour sur une carrière qui a métamorphosé la belle endormie.
Le 19 juin 1995, Alain Juppé est élu maire de Bordeaux. Il prend la suite de Jacques Chaban-Delmas, qui lui cède son siège après 48 années à la tête de Bordeaux.
Des premiers projets prometteurs
En arrivant à Bordeaux, Alain Juppé va rapidement lancer de grands projets pour la ville. Celui du métro, enlisé depuis plusieurs années, sera abandonné par le nouveau maire, qui décide d’aménager les grands axes de Bordeaux grâce à un réseau de tramway. Inauguré en 2003, ce nouveau moyen de transport propre qui manquait cruellement à la ville est le premier réseau moderne doté d’un système d’alimentation électrique sans caténaire grâce à l’alimentation par le sol. La volonté du nouveau maire est de réaménager la ville au profit des piétons avec l’interdiction de circulation dans le centre-ville, et de réhabiliter ainsi complètement les quais laissés à l’abandon. En 2006, le miroir d’eau fait surface, rendant toute sa noblesse aux bords de Garonne.
Un tournant pour Bordeaux
En 2007, le centre-ville de Bordeaux est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette nouvelle notoriété va attirer les touristes en masse, au coeur de cette nouvelle métropole dynamique.
Mais la cité se fait plus attractive, avec l’arrivée de la ligne à grande vitesse (LGV) en 2017. Bordeaux devient alors plus accessible encore, et relie Paris en 2h04, Angoulême en 35 min, ou encore Tours en 1h30. Cette même année, le nombre de touristes franchit la barre des sept millions, et le guide Lonely Planet place Bordeaux en tête de son classement mondial des villes les plus attractives.
L’avènement de Bordeaux-Euratlantique
L’ambition d’Alain Juppé ne va pas s’arrêter là. A la fin des années 2000, Bordeaux s’inscrit dans un projet de développement à l’échelle européenne, avec « Bordeaux 2030 » dont la LGV fait partie. Le centre Euratlantique est un aménagement de grande ampleur : 738 hectares autour de la gare Saint-Jean, incluant Bègles et Floirac. Extension de la gare, aménagement d’espaces verts, création de parkings, transports en commun font partie de ce plan d’envergure, et ses 2,4 millions de m² d’espaces supplémentaires, essentiellement des logements et bureaux.
Bordeaux n’est aujourd’hui plus la même. Pour certains, emprunts de nostalgie d’une époque plus « underground », elle est devenue trop lisse. Pour d’autres la gentrification de la ville a poussé ses habitants en périphérie, avec des loyers trop élevés et un niveau de vie à la hausse.
Mais une chose est sûre, Alain Juppé laisse sa trace dans une Histoire qu’il a écrite, celle d’une belle endormie à nouveau éveillée.
C.M