Bordeaux : 3 expos à voir absolument ce printemps !

La saison culturelle a repris de plus belle dans notre belle métropole. Plusieurs expositions ont ouvert leurs portes. Voici notre sélection pour tout ceux qui veulent s’évader ce week-end. Les « Festins » de Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault à l’Institut Culturel Bernard Magrez, une rétrospective de l’artiste japonaise Takako Saito au CAPC, et « D’un soleil l’autre » à la Base sous-marine.
Rancinan et ses Festins
Le duo complémentaire formé par le photographe Gérard Rancinan et l’auteure Caroline Gaudriault avait fait des émules en 2016, lors de leur grande exposition à la Base sous-marine. Cette fois, c’est à l’Institut Culturel Bernard Magrez, au coeur de l’écrin du Château Labottière qu’ils reviennent dans la ville où Rancinan a grandi. Le thème du Festin n’a pas été choisi au hasard, au cœur même d’une ville gastronomique, où le vin a une place prépondérante. « Chaque fois que nous faisons une exposition, ici ou à l’étranger, nous adaptons notre pensée, notre réflexion à ce que représente pour nous le lieu où l’on va » développe-t-il. Au regard des séries réalisées par l’artiste, le thème du festin, de ces tables monumentales, « des orgies ouvrières, des désirs amoureux aux combats politiques » sont exposées à travers les œuvres colossales représentatives de l’artiste. Pour lui, « l’Histoire des hommes se joue souvent autour d’une table », lieu symbolique où « le monde se fait, peut-être se défait ». Représentatives du monde dans laquelle nous vivons, les scènes immortalisées nous renvoient aux enjeux de notre société banalisée. Sur les murs de l’Institut, les tirages colossaux s’exposent comme une désillusion de notre monde de consommation. Certains tirages sont inédits, tout comme le film long-métrage présenté dans une salle de projection. Intitulé « Les immortels », ce plan séquence de 30 minutes est un huit clos explosif qui se déroule autour d’une table.
Les textes profonds de Caroline Gaudrault séquencés orchestrés en huit « actes » rythment une exposition en immersion dans l’univers des deux artistes. Elle regorge de détails préparés avec soin, qui offre une scénographie étonnante en accord pourtant avec le lieu. Pour Rancinan, cette large exposition est « une expérience à vivre, où l’on n’en ressort pas intact ». Des mots justes pour une aventure visuelle hors du commun.
Takato Saito célèbre ses 90 ans au CAPC
A première vue, impossible de lui donner un âge. Takato Saito est une femme souriante, dynamique, qui a toujours l’air de s’amuser. La rétrospective que lui offre le CAPC est à l’image de l’artiste : ludique et passionnante. C’est la première fois que l’œuvre de Takako Saito fait l’objet d’une telle exposition monographique. Quoi de mieux que le musée d’art contemporain et son cadre hors du commun pour présenter le travail prolifique de l’artiste japonaise. Née 1929 à Sabae-Shi, au Japon, cette femme facétieuse a commencé sa carrière dans les années 1960 aux États-Unis, aux côtés de l’artiste Fluxus George Maciunas. C’est en France qu’elle continue sa carrière avec George Brecht et Robert Filliou, avant de s’installer à Düsseldorf à la fin des années 1970. À travers plus de 400 œuvres, sculptures, peintures, sons mais aussi d’ouvrages passionnants, le CAPC rend hommage à 50 ans d’une riche production artistique.
L’exposition se veut ludique, avec plusieurs séries d’objets que le public est invité à manipuler, pour prendre part à l’aventure menée par l’artiste. Jeux d’échecs, photos instantanées, sculptures, sont autant d’objets minutieux créés par Takato Saito.
Des temps forts marqueront l’exposition avec des performances de l’artiste les 19 juin et 22 septembre, l’occasion de rendre hommage à celle qui fête cette année ses 90 ans.
« D’un soleil à l’autre » : en immersion à la Base sous-marine
La Base sous-marine propose pour l’ouverture de sa programmation 2019, un travail collectif d’artistes autour de l’exploration de notre univers. « Célébration de la conquête spatiale » , « hommage à cette fantasmagorie que représente cette conquête », le commissaire d’exposition Charles Carcopino décrit l’âme d’une exposition pensée comme une véritable odyssée.
« D’un soleil à l’autre » porte le nom d’une conquête de l’univers, initiée par plusieurs artistes vidéastes et plasticiens, « au croisement de la création contemporaine et de la création numérique. »
brilliant noise © semiconductor
Tour à tour, au gré d’une scénographie réussie, les travaux des différents artistes vont épouser les recoins obscurs de ce lieu historique. Flavien Théry, avec son « Last Trip » et « Inverted relief », reconstitution des plaines de Mars à découvrir grâce à des lunettes 3D. Eva Medin et son installation « Storm-Square » qui propose un univers inquiétant et fascinant aux jeux de lumières aquatiques et sonores. Le LAb(au), trio d’artistes et leur installation « OMG », référence à la particule « Oh My God », rayon cosmique d’ultra haute énergie. Félicie d’Estienne d’Orves et son installation audiovisuelle « Supernova » qui met en scène la lumière et ses perceptions. Ou encore la salle imaginée par l’artiste, qui recrée le coucher de soleil sur mars, au sein d’un lieu qui invite à la méditation.
« D’un soleil à l’autre » s’achève sur « Space Odyssey » d’Etienne Rey, en hommage au film culte de Stanley Kubrick. Une expérience au sein d’un espace où le visiteur perd ses repères, guidé par un mélange de lumières et de son, qui offre une dernière exploration de notre système solaire.
C.M