Où en est le projet du métro à Bordeaux ?

En plein débat sur la mobilité dans la métropole bordelaise, Mickael Beaubonne, docteur en droit public à l’Université de Bordeaux et enseignant-chercheur à l’Université Bretagne Sud, avait relancé le projet d’un métro à Bordeaux, étude à l’appui. “« Je souhaite que l’on ait une réponse sur un métro avant la fin de l’année », a annoncé Patrick Bobet, nouveau Président de Bordeaux Métropole, dans une interview donnée au quotidien 20 minutes, publiée en avril dernier.
Peu de grandes villes françaises en sont privées. Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Lille et même Rennes ont un métro qui court en souterrain. Pas Bordeaux. La ville a fait un choix tout autre : le tramway. Pourtant, Mickaël Beaubonne en est convaincu : il sera difficile de se passer d’un réseau de métro à long terme. La raison ? Une saturation des lignes du tram. Or, l’implantation d’un métro qui viendrait non pas remplacer mais compléter l’offre actuelle de TBM pourrait, selon les travaux du professeur, venir désengorger les rames de tram.
22% de temps de trajet en moins
Pour étayer son argumentaire, l’enseignant-chercheur s’appuie sur deux critères chers aux usagers du tramway : la réduction du temps de trajet et la fréquentation. “Pour ces deux critères, la construction d’un métro permettrait des gains exceptionnels” explique-t-il sur son site. D’après son étude, la construction d’un métro permettrait notamment de réduire la durée des déplacements de 22% en moyenne.
Le projet ?
L’étude de l’universitaire prévoit deux lignes. La M1, partirait de Talence en réactivant la gare de la Médoquine, aujourd’hui désaffectée. Il y aurait donc une voie commune jusqu’à Bourranville, qui basculerait ensuite sur la ligne de ceinture, irait jusqu’à Ravezies, plongerait sous terre pour rejoindre l’ancienne gare Saint-Louis, et passerait par les grands cours pour rejoindre la gare Saint-Jean, avant de filer vers l’Arena de Floirac.
Le tracé de M2 démarrait quant à lui à Pessac centre, filerait ensuite vers Mérignac, puis le quartier de Bourranville. Il plongerait ensuite sous terre et reprendrait un axe est-ouest direction la rive droite en traversant la rue de la République, Gambetta, le Chapeau-Rouge, puis sous la Garonne direction Niel pour s’arrêter à Galin.
En chiffres, ça donne quoi ?
Les plans du rapport Métro Bordeaux offrent donc 38 km de réseau, dont seulement 17 souterrains, qui desserviront 34 stations et 8 communes de la métropole, pour un prix de ticket fixé à 0,5 euros.
Alors pour ou contre ? Ce jeudi 6 décembre, dans une entretien avec les journalistes du quotidien 20 minutes Bordeaux, le Nouveau Président de Bordeaux Metropole, et Maire du Bouscat a annoncé avoir déjà réalisé « une estimation du coût pour le métro, qui serait de l’ordre d’un milliard d’euros pour une ligne, soit le coût de la phase une du tramway. Mais on ne fait pas un métro pour 25 ans, c’est pour un siècle, et il n’y a pas de grosses réparations à faire dessus, contrairement au tramway qui s’use beaucoup plus. Ce serait une bonne réponse à la congestion de Bordeaux, mais j’attends qu’on me démontre si c’est faisable et rentable. »
D’autres pistes sont également à l’étude pour décongestionner l’agglomération, comme le téléphérique, ou encore les trolleybus, pour les villes périphériques.
Plan du Métro : crédit Rafaël Charpentier