Créé en 2017, le comité scientifique ECOBIOSE, mis en place par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a rendu son rapport ce 2 juillet. Son constat est sans appel, la biodiversité est en danger dans une Région phare de l’agriculture française. 

La Région Nouvelle-Aquitaine représente 1/8e du territoire national. Elle est la première région française et européenne pour la valeur de sa production agricole, et le 1er employeur viticole de France. Pourtant, sa biodiversité est en péril, et remet en cause les fonctionnements politiques locaux.

Ecobiose, une première en France

Ce comité scientifique se veut être le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et le PIBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) locaux.

Ce sont 150 scientifiques et 25 laboratoires qui se sont engagés bénévolement pour cette étude, avec le financement de la Région. Celle-ci est l’unique pour l’instant à avoir lancé un comité du genre sur son territoire. “Ce comité scientifique interdisciplinaire est en charge de produire un rapport d’évaluation des connaissances scientifiques sur les rôles de la biodiversité dans le fonctionnement des écosystèmes néo-aquitains mais aussi dans celui des sociétés humaines qui habitent et exploitent ces écosystèmes” explique Ecobiose.

La biodiversité en danger en Nouvelle-Aquitaine

En mai dernier, un rapport accablant de l’IPBES annonçait à Paris un “dangereux déclin de la nature”, et des mesures urgentes à mettre en place. Ecobiose a fait état des mêmes conclusions alarmantes ce 2 juillet lors de la présentation de son rapport.

Le comité a mis en lumière l’importance capitale de la biodiversité dans la production des plaines agricole, du vin, et des forêts et filières bois. Plusieurs exemples concrets ont été donnés. Dans les Deux-Sèvres, la diversité ou l’abondance des abeilles permet d’augmenter le rendement en colza de 35%. Ou encore, en Poitou-Charentes, l’agroforesterie favorise le stockage du carbone dans le sol de 50%.

En clair, si des mesures ne sont pas prises rapidement, la biodiversité s’éteindra, avec de graves conséquences sur tous les domaines de la société humaine... Et sur l’ensemble de la population.

Parmi les exemples édifiants présentés par Ecobiose, la disparition d’espèces est alarmante, comme dans les campagnes du Centre-Ouest, où les populations d’oiseaux ont décliné de 35% en moins de 20 ans.

Le comité déplore l’intérêt des décideurs sur les questions de biodiversité : “le climat est entré dans les sujets de société avec le GIEC, et a permis d’alerter les décideurs et le grand public qui met la pression sur le monde politique. Nous voulons faire pareil avec la biodiversité.”

Le 9 juillet, une plénière organisée à la Région sera dédiée à ces questions, qui met d’accord tous les groupes politiques. “Il est temps d’arrêter un certain nombre de politiques publiques à très court terme” a ajouté le comité scientifique.