Y-a-t-il des serpents dans le centre-ville de Bordeaux ?

Le 17 juillet dernier, le post d’une internaute sur la page Facebook de Wanted Community, surprise de découvrir des mues de serpent trouvées dans son jardin.Il n’y a pourtant rien d’étonnant à observer des serpents en ville selon Matthieu Berroneau de SOS Serpents d’Aquitaine…
Avez-vous déjà rencontré un serpent dans le centre de Bordeaux ? Ce phénomène n’est pas surprenant pour le responsable de la ligne SOS Serpents d’Aquitaine, qui répond régulièrement aux citoyens en proie à ce genre de découvertes. Ils sont près de 100 à appeler chaque année, soit environ 2 observations par semaine dans Bordeaux.
Une recrudescence d’appels
La ligne SOS Serpents a été ouverte en 2015 par l’association Cistude Nature, qui s’intéresse de près aux serpents et autres amphibiens, et constatait un besoin en la matière. En effet, nombreux sont ceux qui se retrouvent face à un serpent, sans connaître sa nature, et, la plupart du temps, paniquent face au reptile. Matthieu Berroneau constate que les appels ont doublé cette année, en particulier entre mai et septembre “où les gens voient les serpents plus facilement qu’en hiver, où ils sortent moins“. L’augmentation de la population bordelaise y serait pour quelque chose.
L’été est la saison propice à la chasse aux rats, souris et autres crapauds dont raffole le serpent. Le spécialiste ajoute “les gens sont majoritairement inquiets car ils manquent de connaissances. Bordeaux est la zone où l’on reçoit le plus d’appels. Il y a plus de monde, mais surtout car le citadin est moins connaisseur que quelqu’un qui vit à la campagne.” Il déplore qu’en ville, “il y ait plus de pression sur la nature, alors que, ne l’oublions pas, ce sont les gens qui habitent sur des zones où vivaient historiquement des animaux, non l’inverse. Il est donc normal que même en plein centre-ville, les bordelais découvrent des animaux dans leur jardin”.
Les serpents ne représentent pas un danger
Le plus souvent, explique-t-il, les appels concernent des citoyens paniqués, alors qu’il n’y a aucune raison de l’être. “99% des serpents qui existent encore aujourd’hui dans des zones comme Bordeaux sont des couleuvres – en particulier la verte et jaune – qui ne sont pas venimeuses. Rappelons qu’il n’y a pas eu de mortalité en France à cause d’un serpent depuis 10 ans”. Que l’on se rassure donc, la plupart des espèces venimeuses ont aujourd’hui disparues des villes, et en ce qui concerne les vipères qui peuvent subsister (dans les zones sauvages principalement), les traitements anti vénéneux sont très efficaces. D’ailleurs, cette couleuvre verte et jaune est la plus répandue dans la métropole. Impressionnante, elle peut dépasser les 1,5 m et se déplace très rapidement. Surtout, elle s’accommode de tous types d’habitats, et il n’est pas étonnant d’en voir en bordure de rocade, explique Matthieu Berroneau.
Que faire si l’on trouve un serpent ?
La première chose à faire, explique le spécialiste de SOS Serpent : ne pas paniquer. Car ces petites bêtes ne sont “pas plus dangereuses qu’un chien, qui tue beaucoup plus chaque année en France qu’un serpent !” Si le serpent est dans votre jardin, rien de plus normal pour lui. Il partira de son plein gré, les reptiles vaquent de lieux en lieux, sans s’attacher à un espace en particulier. Pas de raison donc, qu’il prenne possession de votre jardin citadin.
En revanche, s’il est coincé au fond de votre piscine, ou dans votre baignoire (si, si, ça peut arriver), la première chose à faire et de le photographier, puis d’envoyer votre cliché à SOS Serpent. Ils vous renseigneront alors de son espèce, puis pourront se déplacer jusqu’à vous pour le déloger. L’association se déplace que dans ce type de situation, car si le serpent est aperçu dans votre jardin… il aura disparu le temps de l’intervention.
Quant aux serpents domestiques qui pourraient s’échapper du vivarium de votre voisin, n’ayez crainte; il s’agit d’un phénomène très rare. D’ailleurs, Matthieu Berroneau n’a jamais eu affaire à des serpents venimeux domestiques, et seulement deux ou trois fois à des vipères en particulier dans le Médoc.
Le passionné conclut, “surtout, ne les tuez pas, ce sont des espèces protégées, qui ont leur place dans l’écosystème”. A bon entendeur…
Site internet
Si vous découvrez un serpent, et avez besoin d’aide pour le déloger ou de conseils, appelez le 06 40 98 42 04 ou envoyez un email avec des photos sur le site.