Place Pey Berland, une ombrière pour contrer la canicule

Installée il y a plusieurs jours place Pey Berland, une ombrière a l’ambition de contrer la canicule, dans le cadre du plan d’”actions concrètes et réalistes” qui souhaite faire de la ville un territoire plus vert.
La Mairie a dévoilé il y a peu le dispositif temporaire installé sur la place, une première initiative avant, peut-être, le réaménagement d’un espace très minéral de la ville.
Une lutte contre le réchauffement climatique
Les experts sont formels, si des efforts ne sont pas fournis, Bordeaux vivra au climat de Séville en 2050. Un avant-goût a été offert aux bordelais en cette semaine caniculaire, avec des températures records, de 42,6 degrés le 23 juin dernier. Pour tenter d’y remédier, la Mairie a lancé plusieurs mesures, comme le “plan Canopé” qui vise à planter 3000 arbres par an, pour obtenir une véritable épuration de l’air en ville.
Si la ville de Bordeaux est vivement critiquée pour son versant minéral, faite de pierres avec des espaces verts encore limités, elle a mis les bouchées doubles pour tenter d’y remédier. En installant, par exemple, une ombrière place Pey Berland, constituée d’une cinquantaine d’arbres en pot, et de toiles tendues pour y chercher des zones d’ombre. Un projet faramineux qui a coûté 90 000 euros, et qui, pour l’instant, peine parfois à convaincre ceux qui empruntent la place. Mais il s’agit, pour la Mairie, d’une expérimentation durant les trois mois d’été, qui pourrait aboutir à un réaménagement de la place.
Le cabinet d’architectes King Kong qui l’a rénové il y a vingt ans, étudie actuellement la possibilité de planter ces arbres sur la place. Mais des contraintes d’ordre patrimoniales comme la vue sur la cathédrale, devront être respectées si la place de la Mairie venait à être réaménagée.
La Ville indique que d’autres places seront interrogées, comme la place Saint-Projet ou Ravezies. Le budget participatif, mené cette année autour des questions de développement durable, a retenu plusieurs projets lauréats en faveur de la place de la nature en ville.
Acclimaterra, un rapport alarmant
Mené par le climatologue Hervé le Treut, Acclimaterra est un comité Scientifique Régional sur le Changement Climatique, qui a fait appel à 21 scientifiques provenant des milieux académiques de la région Nouvelle-Aquitaine, tous bénévoles.
Selon l’entretien qu’Hervé le Treut pour Le Monde, leur constat est sans appel, la Région Nouvelle-Aquitaine fait partie des plus vulnérables en matière de changement climatique. Les températures ne vont cesser d’augmenter, et les grandes villes seront soumises à des vagues de chaleur sans précédent. Un phénomène que nous avons finalement expérimenté ces derniers jours…
Le niveau de la mer devrait s’élever d’un mètre à la fin du siècle, qui aura des conséquences sur l’estuaire de la Gironde et le bassin d’Arcachon. Enfin, l’érosion continuera, en particulier sur le littoral sableux Landes-Gironde.
Pas de panique, nous pouvons encore agir ! D’ailleurs, la Région Nouvelle-Aquitaine a lancé un plan d’envergure pour revoir ses politiques publiques en faveur de mesures plus vertueuses pour l’environnement.