Au Musée d’Aquitaine de Bordeaux, le tombeau de Montaigne va être ouvert cette semaine

Des fouilles archéologiques menées du 18 au 22 novembre devraient permettre de vérifier que le tombeau situé dans les sous-sols du musée d’Aquitaine de Bordeaux est bien celui de Michel de Montaigne, écrivain philosophe et… maire de Bordeaux de 1581 à 1585.
Si des doutes subsistent encore sur l’identité de la dépouille située dans les sous-sols du musée d’Aquitaine, ils devraient être levés à l’issue de cette fouille archéologique, organisée par un comité scientifique composé d’historiens, d’archéo-anthropologues et d’une paléo généticienne.
Montaigne es-tu là ?
Après la mort de Michel de Montaigne en 1585, son cercueil est installé en 1593 dans la chapelle du couvent des Feuillants à Bordeaux, à l’emplacement de l’actuel musée d’Aquitaine. En 1603, le cénotaphe et le cercueil de Montaigne sont déplacés dans l’église rénovée des Feuillants. Puis, 200 ans plus tard, ce couvent est remplacé par un lycée. L’ensemble revient donc dans la chapelle de celui-ci. Mais ce lieu saint est incendié en 1871.
Montaigne est donc placé provisoirement au dépositoire du cimetière de la Chartreuse à Bordeaux. Enfin, en 1886, ce qui seraient les restes du célèbre écrivain sont une nouvelle fois déménagés, dans la nouvelle faculté des Sciences et Lettres, dont on achève la construction à l’emplacement de l’ancien couvent des Feuillants. Le tombeau, réalisé par l’architecte Charles Durand pour le compte de la ville de Bordeaux, est alors placé presque à l’aplomb du cénotaphe, qui lui-même est installé dans le hall de la faculté.
Depuis cette date, le tombeau n’a jamais été ouvert.

Derrière ces étagères situées au sous-sol du musée d’Aquitaine, se situe le présumé tombeau de Michel de Montaigne © Mairie de Bordeaux
En 2018, ce tombeau vient éveiller à nouveau la curiosité des historiens. Des caméras sont alors placées dans celui-ci, et l’on constate la présence au niveau supérieur, d’un cercueil en bois avec une plaque de cuivre doré portant l’inscription « Michel de Montaigne » et d’un crâne au niveau inférieur.
Cinq jours de fouilles archéologiques
Cette même année les spécialistes décident de découvrir, une fois pour toute, l’identité de l’individu qui se trouve dans cette tombe. Un comité scientifique, composé d’historiens, d’archéo-anthropologues et d’une paléo généticienne supervise ce projet de recherches historiques.
Celles-ci permettront l’examen du tombeau, des recherches d’archives et l’analyse génétique des restes osseux. Une procédure d’analyse ADN encadrée, digne d’un film policier, qui devrait lever les doutes qui subsistent encore, et permettre, d’après la mairie de Bordeaux, “d’en savoir plus sur le paysage culturel et économique de Bordeaux, au XVIe siècle et à la fin du XIXe et d’étudier les phénomènes politiques et sociaux du quartier historique du bourg Saint-Eloi, à mi-chemin entre le pouvoir communal (Grosse Cloche) et le pouvoir ecclésiastique (cathédrale Pey-Berland).”