Lors de ses voeux présentés aux forces de sécurité le 29 janvier, la préfète de la Gironde Fabienne Buccio a présenté le bilan de la sécurité de l’année 2019. Si les chiffres de la délinquance générale ont augmenté à Bordeaux, la préfète a rappelé que la métropole reste dans une zone “plutôt protégée“.

Le bilan est clair, le nombre d’homicides a baissé en Gironde (20 en 2019 contre 24 en 2018) de la même façon que les vols à mains armés sont en légère baisse (152 faits en 2019 contre 167 en 2018). Pour autant, à l’instar de la tendance constatée au niveau national, l’année 2019 se caractérise par une augmentation sensible de la délinquance générale en Gironde, tant pour les atteintes aux biens (+ 8,3%) que pour les atteintes volontaires à l’intégrité physique (+ 9,1%).

2019 affiche également une augmentation très nette des violences sexuelles en Gironde (+16,3 %) comme au niveau national avec une augmentation de +12% en 2019 “qui trouve sans doute une partie de son explication à travers la libération de la parole et le mouvement « #Metoo» explique le bilan.

En outre, il y a eu également une augmentation de 20% des cambriolages de logement sur le département, avec 8559 faits constatés.

Plusieurs facteurs pour l’expliquer

Selon le bilan dressé par la préfète de Gironde, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation.

Tout d’abord, l’augmentation continue de la population Girondine et le dynamisme du territoire. “Avec une hausse de + 1,4% par an entre 2011 et 2016, la Gironde atteint désormais 1 633 440 habitants en 2020 contre 1 583 384 en 2017. De nombreux grands rassemblements festifs et sportifs mobilisant fortement les forces de sécurité dans le contexte du risque attentat toujours à un niveau élevé. Ainsi, 67 grands événements nécessitant la présence des forces de sécurité tels que le marathon de Bordeaux, la fête du fleuve, les demi-finales du TOP 14, le reggae Sun Ska ou les matchs de football ont été sécurisés en 2019” rappelle le bilan.

Un autre facteur important est celui du phénomène des mineurs non accompagnés (MNA) et le développement de ses filières. “L’exemple des mineurs non accompagnés (MNA) ou des équipes organisées de cambrioleurs, auxquelles on peut rattacher plusieurs dizaines de faits, explique une partie de l’augmentation de la délinquance d’appropriation. Ainsi, dans un contexte de baisse de la délinquance des mineurs en zone police, la part des MNA se déclarant d’origine étrangère augmente de 38 % par rapport à 2018 et ils représentent 35 % en 2019 de l’ensemble des mineurs mis en cause” explique le communiqué. Pour pallier cette problématique, la direction départementale de la sécurité publique a créé en septembre 2019 une cellule d’enquête MNA.

Le bilan rappelle que les différentes actions sociales et manifestations ont donné lieu à “plus de 100 000 heures supplémentaires des fonctionnaires de Police en complément de la sécurisation des 478 manifestations déclarées en 2019 (contre 318 en 2018)” et que “le contexte de remise en cause de l’autorité et d’augmentation des violences a été particulièrement prégnant : en 2019 à Bordeaux, les dégradations de biens publics ont bondi de 81 % et de +25 % s’agissant des biens privés ; les violences à personne dépositaire de l’autorité publique ont augmenté de 34 % en zone police, tandis que les outrages ont augmenté de 19,4 % à l’encontre des militaires de la gendarmerie. Quant aux incivilités à l’encontre des sapeurs pompiers, 170 actes ont été dénombrés en 2019 dont 88 atteintes physiques, justifiant l’expérimentation des caméras piétons (20 déployées dans 6 centres d’incendie et de secours du département).“