Coronavirus : comment seront accueillis les élèves de Bordeaux pour la rentrée scolaire ?

Réunis ce 6 mars lors d’une conférence de presse, le rectorat de l’académie de Bordeaux, l’ARS (Agence Régionale de Santé), la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt ) Nouvelle-Aquitaine et la préfecture ont fait un point sur l’accueil des élèves, avant la rentrée scolaire de ce lundi 9 mars, qui sonne la fin des vacances dans la région.
La Région Nouvelle-Aquitaine recense désormais 10 cas de coronavirus sur son territoire, dont deux sont déjà guéris. Tandis que des mesures nationales pourraient passer au stade 3 de l’épidémie, qui verraient des mesures préventives plus drastiques mises en place, la question notamment de la fermeture des établissements scolaires ne se pose pas encore dans la région.
La rentrée des classes aura bien lieu
Anne Bisagni-Faure a été très claire ce 6 mars, tous les établissements scolaires ouvriront leurs portes aux élèves lundi. “Dans les trois académies, nous sommes prêts à assurer la rentrée scolaire” a expliqué la rectrice de l’académie de Bordeaux. D’ailleurs, l’a-t-elle rappelé, “20 000 étudiants ont déjà repris les cours dans les établissements d’enseignement supérieur“. Organisé avec l’ARS et les services de l’Etat, le rectorat a préparé le terrain, avec un avantage sans précédent, celui du décalage des zones de vacances scolaires. En effet, en achevant après les autres ses congés, ils ont pu réunir toutes les informations nécessaires pour bien accueillir les élèves.
En revanche, et jusqu’à nouvel ordre, tous les voyages scolaires entrants et sortants du territoire sont annulés. Et en cas de contamination dans un établissement, un suivi pédagogique sera mis en place. Celui-ci consiste dans le suivi des supports de cours via les outils existants (comme Pronote), et un échange d’ores et déjà instauré avec le CNED qui officie des cours par correspondance. “Un enseignement pourra être dispensé de la maternelle au lycée” précise Anne Bisagni-Faure.
De surcroît, une “classe virtuelle” pourra être proposée, grâce à un échange interactif entre les élèves et leurs professeurs, afin qu’ils puissent suivre ce cursus.
Mais comme l’a rappelé Fabienne Buccio, préfète de la Nouvelle-Aquitaine, pour l’heure, aucune fermeture d’établissements scolaires n’est à prévoir, ajoutant cependant que la situation évolue chaque jour, donc que les prises de décisions se font sur le fil.
Point sur la situation dans la Région
Michel Laforcade, directeur de l’ARS, a tenu un point de la situation. Dans la Région, 10 cas ont été confirmés depuis le mois de février. Parmi eux, 7 sont hospitalisés – dont 2 l’ont été hier soir, une femme de 50 ans de Royan de retour d’Italie prise en charge au CHU de Bordeaux, et 1 femme de 63 ans qui revient de Mulhouse, hospitalisée au CHU d’Angoulême. 1 cas est jugé sans gravité et reste à domicile à Agen, et 2 sont guéris et ont repris une vie normale.
Les mesures d’hygiène essentielles ont été rappelées, comme se laver fréquemment les mains, ce qui permet de se décontaminer efficacement, et d’éviter la progression du virus. Quant aux masques, il a été rappelé qu’ils sont exclusivement réservés au personnel hospitalier, aux personnes infectées, ceux à risques en contact avec eux, ou encore ceux qui vont chercher à domicile les personnes susceptibles d’être contaminées. “Le reste de la population n’a pas à porter de masques” a insisté M.Laforcade, tandis que plusieurs hôpitaux ont connu des vols en masse.
Une létalité plus importante que la grippe
Les analyses progressent, tandis, comme l’a rappelé l’ARS, que le virus n’est connu que depuis seulement deux mois. Une étude du virus à l’échelle internationale indique que le Covid-19 a une létalité moins importante que le SRAS, virus qui avait donné lieu à une épidémie en 2003. Mais le coronavirus que nous connaissons actuellement a un taux de létalité de 3,5%, “ce qui fait plus de morts en valeur absolue” a développé le directeur de l’ARS.
Il a également rappelé que la Nouvelle-Aquitaine est moins touchée que les autres régions de France, et n’a, pour l’heure, pas de “cluster” c’est à dire de cas groupés sur le territoire. “Cela nous laisse le temps de nous préparer” conclut Michel Laforcade. Les hôpitaux de la Région sont préparés, 3 CHU sont en première ligne dont Bordeaux, et 14 en deuxième ligne, prêts à accueillir les patients contaminés.