Le second tour des élections municipales a pris fin ce 28 juin, avec la victoire du candidat écologiste Pierre Hurmic avec 46,48% des voix, face au maire sortant Nicolas Florian (Les Républicains), qui a obtenu 44,12%. En troisième position, Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) a rassemblé 9,39 % des électeurs. 

Le suspens aura été à sa comble à Bordeaux, où seulement 38,33 % des citoyens se sont rendus dans les urnes, ce dimanche 28 juin. L’écart entre les deux adversaires était ténu jusqu’au bout, dans une ville où les enjeux étaient de taille pour les candidats. Après 73 ans à droite, dirigée pendant quarante-sept ans par Jacques Chaban-Delmas, puis près de vingt-cinq ans par Alain Juppé, Bordeaux a basculé dans le camp écologiste. 

Une élection à rebondissements

Après un premier tour serré pour Nicolas Florian et Pierre Hurmic, avec respectivement 34,56% et 34,38% des voix, la campagne s’était mise entre parenthèse le temps du confinement, et de la gestion de la crise sanitaire. Si elle a ensuite repris à partir du 11 mai, elle fut courte, tandis que la crise sanitaire n’avait pas encore -et toujours – pris fin.

Si le dernier sondage sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Bleu Gironde, Sud Ouest et France 3 Nouvelle-Aquitaine, avançait le maire sortant Nicolas Florian et sa liste “Union pour Bordeaux” en tête, avec 49 % des intentions de vote, avec juste derrière, l’écologiste Pierre Hurmic, et sa liste de “Bordeaux Respire” (40%), puis Philippe Poutou (NPA) chef de file de la liste “Bordeaux en Luttes” (11%), la soirée électorale fut pleine de suspens. Le score était serré entre Nicolas Florian et Pierre Hurmic, avant l’annonce définitive en fin de soirée : la ville a alors basculé à gauche pour la première fois de son histoire récente, depuis la Libération. 

Emu, Nicolas Florian a déclaré, “c’est dommage, car cette période que nous traversons est exceptionnelle, je ne parle pas de la période municipale mais de notre pays qui est dans une situation très difficile. On a essayé, avec chacune des places qui étaient les nôtres d’apporter des réponses aux citoyens. Ils se sont exprimés, c’est la démocratie, je respecte ce choix. Je remercie les bordelais et les bordelaises qui nous auront témoigné confiance, beaucoup ne se sont pas déplacés. C’est une soirée difficile pour moi, mais je ne baisserai pas les bras”.

Quant à Pierre Hurmic, accompagné d’une foule en liesse jusqu’au Palais Rohan, il n’a pas caché sa joie d’avoir remporté Bordeaux. “Les Bordelais peuvent être fiers de leur vote. Je serai un maire à plein temps. Ils le méritent, je ne les décevrai pas. Nous tiendrons nos engagements et nous serons des élus humbles. Vous n’entendrez jamais aucune arrogance dans la bouche de l’un d’entre nous” a-t-il déclaré dans la cour du palais Rohan. 

Le nouveau conseil municipal, qui verra entrer Philippe Poutou et son parti, devra cohabiter avec les nouvelles forces de l’opposition, et s’installera début juillet dans ses nouvelles fonctions.